homme dans la mer

Source : Pixabay

La douleur. Fulgurante. Écrasante. Opprimante.
Cette douleur, qui fait craindre pour sa vie, de peur de les laisser, de se demander ce qui se passe, ce qu’elle cache.
Une douleur, la même que celle ressenti presque un an avant “normale avec tout ce qui s’est passé, avec tout ce stress et tes 40 ans”.

La douleur n’avait rien révélé l’an dernier. Le cardiologue avait juste dit à la fin de l’électrocardiogramme “il faut manger, tu es trop maigre”. Le comble tout de même de la part d’un cardiologue.

Mais aujourd’hui il faut rappeler le médecin, ne pas aller travailler, savoir ce qui se passe, la douleur ne se tait pas. Le médecin qui vient, excédé, et prescrit une radio des poumons “mais enfin, tu verras bien qu’il n’y a rien”.

La radio. Le radiologue qui revient dans la salle d’attente “il faut faire un autre cliché pour vérifier quelque chose”. Repartir avec les clichés, le radiologue au téléphone qui nous regarde en faisant des messes basses.

Le diagnostic enfin. “Tu as une masse au poumon droit, on va t’opérer, un peu de chimio, peut-être de la radiothérapie”. “Tu m’annonces que j’ai un cancer c’est bien ça ?”. “Je n’ai pas parlé de ça, nous en reparlerons, pas devant ton père, je t’envoie à un super pneumologue tu verras”.

Il avait 41 ans quand on lui a posé ce diagnostic. Moi, 13. Il pensait que je ferais carrière dans les livres ou dans le social. J’étais en 4ème mais il s’était déjà renseigné sur les lycées, il me voyait à Ste Claire ou à Louise de Marillac selon mes envies, d’un bac général ou d’un bac pro.

18 mois plus tard, la maladie l’a emporté et a changé nos vies, à ma mère et moi. Elle ne s’en est jamais remise. Elle m’a offert le choix de mener ma vie selon mes envies “parce qu’un métier, ça ne se fait pas pour les autres, des études non plus“. J’ai choisi un autre lycée, sur conseils de ma prof d’allemand qui m’a pris sous son aile à la mort de mon père. J’ai fait des études qu’il n’avait pas envisagé (sauf la licence de lettres mais pas la suite). Ces études m’ont conduit finalement à rencontrer celui qui partage mes jours et à fabriquer ces trois mômes qui comptent tant pour moi.

Alors, oui, le jour du diagnostic de la maladie de mon père est bien le jour qui a changé ma vie.

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C’était ma participation au rdv d’Agoaye.

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