fête des grands mères

Dimanche ce sera la fête des grands-mères. Une fête a un goût doux amer dans ma bouche depuis 4 ans. C’est un peu comme la fête des mères, non pas en tant que maman mais en tant que fille. Car il faut que tu le saches, mes WonderMômes ont une grand-mère sans en avoir une.

Avoir une grand-mère sans en savoir une : c’est possible à  la fête des grands-mères ?

Oui et c’est ma minute “pleureuse” comme dirait une blogueuse de ma connaissance 😉

Mes mômes ont encore une grand-mère, ma mère, puisque ma belle-mère nous a quittés il y a 9 ans (RIP). Mais si tu suis l’actu des magazines, une grand-mère ce n’est plus la grand-mère affalée dans son canapé à  tricoter pendant des heures ou passant des heures à  cuisiner. On n’arrête pas de nous le dire : la grand-mère est jeune, elle est moderne, elle profite de sa vie à  200% en sortant, voyageant, travaillant...

Tout le monde le sait, la grand-mère d’aujourd’hui prend ses petits-enfants en charge pendant les vacances scolaires, les emmènent en sortie, leur amènent THE cadeau qui leur fera un plaisir immense.

Sauf que…ma mère ne colle pas à  cette image et ne l’a jamais été. Surtout depuis 4 ans.

Timide, no life, elle a toujours attendu. Quoi ? Je ne le sais même pas moi-même.

Pourtant au début de sa “grand-maternité” si j’ose dire, elle était assez jeune encore (55 ans), elle était en admiration devant WonderBoy, elle avait même choisi de le garder partiellement pendant que je travaillais.

Sauf que…je suis tombée enceinte une deuxième fois. Cette deuxième fois qu’elle n’a jamais connu. Du jour au lendemain elle a refusé de continuer à  s’occuper de son petit-fils me laissant dans la m*rde puisque pour parfaire le tout, la halte-garderie fermait pour travaux et la solution de remplacement qu’on le proposait était impossible à  accepter (trop loin). Avec des nausées du premier trimestre, des vomissements et des gros travaux à  la maison (pour créer les chambres pour mes deux futurs enfants), je me suis retrouvée du jour au lendemain avec mon WonderBoy sur les bras alors que je bossais. J’ai eu honte, j’ai caché à  tous sa défection. Par honte et de colère aussi…

Et quand WonderKid est né elle a abandonné sa vie…une vie déjà  peu vivante…le 20 mars prochain, ça fera 4 ans. 4 ans de vie d’hôpitaux en EHPAD…4 ans à  regarder à  peine ses petits-enfants quand elle les voit. 4 ans à  ne pas s’intéresser à  leurs vies…J’ai cru que ma fille la sauverait finalement car lorsque ma mère a su qu’elle aurait une petite fille, elle avait eu un semblant de sursaut, nous parlant enfin, les regardant…ça a duré jusqu’aux 3 mois de WonderGirl et depuis le néant…Voilà  pourquoi je dis que mes enfants ont une grand-mère sans en avoir une…

La fête des grands-mères : quel sens au fond ?

La fête des grands-mères a été créée pour mettre en avant les grands-mères méritantes. Mais finalement c’est comme tout, ça devient presque une obligation de fêter sa grand-mère pour ne pas passer pour un petit-enfant indigne.

Lors d’une sortie que j’avais fait l’autre jour avec mon grand, le seul à  l’avoir connu “en dehors” des structures hospitalières, il m’a interrogé sur elle. Il m’a ouvert son coeur, me disant à  quel point ça lui faisait bizarre qu’elle ne s’intéresse pas à  eux, me demandant si elle allait revenir chez elle. A son âge on veut être dans le moule et il avait du chagrin car les copains vont en week-end ou en vacances chez Papi/Mamie et pas lui…certains enfants arrivent le lundi tout fier avec le dernier vêtement ou le dernier jouet offert pendant le week-end par Mamie. Lui n’a pas cette chance.

Mon coeur de maman saigne quand je l’entends me dire tout ça. Car ça me rappelle aussi des souvenirs douloureux, quand il pleurait pour avoir sa mamie qui venait de le rejeter du jour au lendemain, lui qui devait gérer une fraternité en devenir en plus (il avait 3 ans à  l’époque).

Mon grand ne va plus la voir que par intérêt, celui de pouvoir jouer sur la DS quand on va la voir…

Alors dimanche, ce ne sera pas forcément un moment de joie et d’amour comme dans certaines familles. Ce sera une fête ravivant nos blessures secrètes…

C’était mon pavé dans la Mare